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Le blogue de Paule Doyon

Discours pour l'écureuil-16

13 Décembre 2014 , Rédigé par PAULE DOYON Publié dans #roman

Discours pour l'écureuil-16

Contrairement aux hommes de l'âge de pierre, j'ai la certitude que le soleil va revenir au matin et la nuit ne m'angoisse pas. Je sais que le soleil le soir part seulement faire un petit tour de Terre, que toujours les images du monde renaîtront sous sa lumière. En hiver, ses petits pieds lumineux danseront par milliards sur la neige. En été, ce sera sur l'eau d'une rivière, d'un lac ou de la mer. Je sais que le soleil revient toujours. C'est une grande sécurité. Je connais la pluie, pas méchante, aussi douce que le soleil parfois sur la peau. La pluie qui laisse ses larmes s'accrocher aux herbes comme des perles de verre où je pourrais lire l'avenir peut-être? Mais l'avenir se tait. Je n'entends que des chants d'oiseaux, des bruissements d'insectes, des milliers de bruits à rechercher l'origine. Un mélange de connu et d'inconnu. Mais le soleil revient chaque matin.

La tristesse finit par s'estomper, le malheur par s'amincir. Dans notre mémoire nos peines se transforment en valeurs plus grandes que nos joies. Parce que l'émotion qui tisse nos chagrins est plus dense. Dans les moments difficiles, nous sentons le poids de notre réalité. Nous sommes plus réels. Il est étrange que le bonheur nous laisse plutôt, lui, avec un sentiment d'irréalité. Nous ne sommes, en somme, qu'une conscience. Et il est juste que nous prenions aussi bien connaissance du mal que du bien dans le monde. Pour faire la différence. C'est difficile de prendre conscience de sa conscience. D'où vient-elle?

Peut-être que la conscience pénètre la matière à la façon de la fécondation humaine, que la conscience s'injecte dans la matière pour se donner une forme… la conscience n'ayant pas de forme. Peut-être que cette création n'est qu'un embryon encore? La conscience s'y développe. Mais quand elle naîtra, elle n'aura plus besoin des moules grossiers de la matière. Tout comme l'embryon humain sort un jour du ventre de la femme pour devenir autonome. La matière serait-elle un immense ventre où la conscience se crée, se développe, grandit à travers l'évolution? Une très longue conception, pour nous, mais non pour la conscience pour qui le temps n'existe pas.

à suivre...

Livre publié sous le titre de : La vie à petits pas.

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